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Faites une pause

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S’il y a bien quelque chose qui me manque, et à cette période de l’année encore plus que d’habitude, c’est de retrouver mon petit coin de paradis…

Vous savez, on a tous un endroit comme ça, souvent lié à l’enfance, où l’on retrouve pour quelques temps des paysages, des ambiances et des odeurs différentes.

Là c’est la vue depuis le salon et de la cuisine.

Des endroits qui paraissent si loin du quotidien et pourtant lorsqu’on les retrouve longtemps après, on s’y sent toujours chez soi, apaisés.

Pour certains c’est l’Ardèche, d’autres la Drôme, moi c’est les Alpes de Haute Provence. (04)

Mes parents ont un chalet à Villars-Colmars.

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Petit village de quelques centaines d’habitants l’hiver.

Je me souviens quand je montais d’Aix en provence, fuir ma vie d’étudiante. Et ne vous y trompez pas elle n’était pas du tout mouvementée, mais plutôt stressante et triste.

Comme une chappe de brouillard au dessus de la tête…

De temps en temps, je montais (avec mon chat dans sa cage appréhendant le voyage) et 2 heures après, j’avais l’impression que tous mes problèmes n’existaient plus.

Comme si l’on m’avait soulagé d’un poids énorme, et où respirer n’était plus douloureux.

Le calme total.

Seuls les frémissements des feuilles dans l’air doux, ça et là quelques oiseaux sauvages dérangés par mon arrivée.

Le chalet sent l’humide et le froid des mois passés dans le noir.

Tout d’abord, ouvrir vite au chat, qu’il prenne ses marques en faisant le tour du propriétaire.

Puis c’est au tour des volets et fenêtres pour faire rentrer le soleil et l’air nouveau.

Descendre à la cave et remonter un peu de bois de mélèze si odorant et démarrer le feu.

ça fume, pétille et ça grésille en lançant des étincelles et puis le ronronnement commence et la chaleur se dégage doucement du foyer.

Je monte vite mes bagages, souvent nombreux, et rapidement je prends quelques minutes pour contempler.

Tout autour.

La nature est omniprésente, elle m’enivre.

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Le soleil, l’air pur de l’altitude, les odeurs de l’humus sous les arbres, les camaïeux dans les frondaisons explosent à mes yeux, et mon regard peut enfin se perdre à l’infini dans un panorama grandiose.

Une petite balade s’impose, accompagnée du chat, sous la voûte des branches, le bruit des pas est absorbé par le tapis d’aiguilles de mélèze et de feuilles de frênes.

Çà et là quelques curiosités biologiques et bucoliques, la forme d’une plante, un rayon oblique du soleil au travers des ramures, un vieux mur moussu suffisent à m’émerveiller.

Plus tard dans la journée j’irai au village en contre bas, à pied au travers des ruelles serpentant.

Au détour de la maison aux volets rouges je sais que le lavoir est toujours là, où l’eau coule comme un enfant qui rie.

Je croise quelques personnes à la superette, certains ne me reconnaissent pas depuis ma dernière visite. L’idée de l’anonymat me plaît bien de toute façon.

Le fromager me fournit en tome fraîche des Espiniers, de loin ma préférée mais avec beaucoup de poivre. Avec un peu de pain et des pommes du jardin elle sera à plusieurs reprises mon repas frugal, et à la fois, un régal.

Un petit coucou à Martin à la boucherie et une petite idée de nouvelle recette en tête, me voilà repartie pour remonter le dénivelé.

C’est dur, je souffle, je peine, je crache mes poumons, l’air me brûle la poitrine, mais c’est la vie qui revient en moi en force.

Une petite soirée s’annonce avec en première partie le spectacle étonnant du soleil couchant qui transforment le gris des tours du lac d’Allos en un dégradé lent et doux de roses et d’orangés.

Le poêle vrombit, craque et me brûle la peau tandis qu’il fait froid autour.

Le chat quant à lui, grille en ronronnant sur la têtière du canapé, les yeux mi-clos.

Le lendemain matin, j’irais enfin au village d’à côté, un peu plus loin, un peu plus grand, un peu plus vivant.

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Colmars les Alpes.

Et là, je ne peux être plus heureuse de retrouver ces vieilles pierres.

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Le village est fortifié par Vauban et fût autrefois la frontière entre l’Italie et la France. Deux forts sont là pour rappeler la puissance et l’obligation de se protéger.

Le fort de Savoie (italienne à l’époque) et le fort de France.

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L’un est pratiquement totalement détruit, pendant que le deuxième trône en haut d’un tertre, un monstre de pierre veillant sur ses sujets.

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Derrière j’entends le Verdon qui déverse bruyamment ses flots d’eau glaciale.

Je m’égare dans les rues biscornues du village, retrouvant des endroits chargés de souvenirs de jeunesse.

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Les fêtes du village avec la permission de minuit, la première fournée de pains au chocolat de Christophe à 4h et les odeurs de beurre chaud de son laboratoire, la fontaine ronde de la place, l’auberge de jeunesse où l’on avait reçu les correspondants italiens, et au loin une musique me revient « nothing else matter » joué à l’arrière d’un C15 en regardant le lever du soleil sur la vallée.

Inoubliables paysages de ma vie.

Voilà un petit tour dans mon paradis…

J’espère que vous avez aimé la visite !

Il me manque. Cela fait 6 ans que je n’y suis pas retournée et j’ai BESOIN de sentir tout ça à nouveau.

J’espère trouver le temps d’y aller bientôt, mais bon… vu le planning de ces prochains mois…

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